“ Prenez votre temps et analysez bien la proposition ci dessous. Si vous épousez la reforme et les principes que je propose ci-dessous, je serai prêt à animer un débat ouvert à toutes les forces vives de la Nation pour construire une compréhension commune pour aller dans cette nouvelle voie”
La population est fatiguée de la pratique politique actuelle qui n’améliore pas son bien être. Les derniers échanges pour les élections communales et l’insuffisance de candidats pour se présenter en sont les derniers preuves sans oublier la détérioration de la confiance de la majorité vis à vis de la politique. Une réforme de la démocratie pour une meilleure gouvernance publique paisible est nécessaire. Une démocratie participative est la solution .
Pourquoi?
Depuis l’indépendance, Madagascar a vu disparaître petit à petit les principes fondamentaux de la démocratie, souvent manipulée par des élites au détriment de la population malgache. Le modèle actuel de démocratie représentative ou électorale a soutenu des régimes presque autoritaires et a conduit à la marginalisation d’une grande partie de la population.
La démocratie représentative repose sur l’élection de représentants politiques par les citoyens. Partant de cela, tous les politiciens perçoivent les élections comme des batailles à gagner ou à perdre. Ainsi, ce modèle engendre des divisions politiques, et les processus deviennent des luttes de pouvoir, instaurant facilement une culture d’antagonisme sur toute le territoire Malagasy. Le pays est en ébullition à cause de l’amour-propre pour le pouvoir et les hommes politiques s’affrontent.
De plus cette démocratie représentative ou électorale est souvent dominée par des stratégies visant à influencer et manipuler les électeurs Malagasy, (surtout avec la financiarisation à outrance) transformant ainsi les élections en instruments au service des élites politiques. Cette instrumentalisation nourrit l’idée que les élections sont des batailles politiques, créant des divisions profondes et un climat d’opposition. Cette culture, basée sur des affrontements entre différents groupes politiques, a contaminé une grande partie de la société malgache, et plus particulièrement la jeunesse, avenir du pays.
Cette polarisation agressive, matérialisée par la division entre « pouvoir » et « opposition », entre partis politiques (par exemple, orange contre rouge) ou entre hommes politiques, exacerbe les tensions et sape la cohésion sociale pour une paix durable. Les campagnes électorales deviennent alors des moments de violence verbale, voire physique, où l’autre camp est diabolisé.
Après les élections, ceux qui accèdent au pouvoir se concentrent souvent sur la consolidation de leur position, parfois au détriment des intérêts publics. De leur côté, les perdants perdent toute capacité à influencer les décisions politiques, renforçant ainsi le sentiment de marginalisation. Le système politique actuel tend intrinsèquement à perpétuer les structures de pouvoir en place, surtout lorsque la population est maintenue dans l’ignorance. De plus, l’affaiblissement des institutions démocratiques, telles que les tribunaux et les médias, devient un outil pour les dirigeants afin de maintenir leur emprise sur l’opinion publique.
Cette culture politique, fondée sur l’antagonisme, renforce l’individualisme et éloigne la société malgache de ses valeurs traditionnelles, notamment le **fihavanana** (la paix et l’harmonie communautaire). Au lieu de favoriser la cohésion sociale, ce système divise le pays, perpétue les inégalités , élargit le fossé entre les élites et la population et même divise les familles entre eux.
Le modèle actuel de démocratie représentative a également révélé ses limites en matière de gouvernance. Il crée une distinction où certains ont le pouvoir de gouverner, tandis que d’autres restent impuissants et marginalisés. L’organisation centralisée du pouvoir à Madagascar, où les représentants locaux sont élus mais restent sous le contrôle du gouvernement central, réduit l’autonomie des communes et limite leur capacité à répondre aux besoins locaux. Ce système vertical renforce la hiérarchie, éloigne les décisions des citoyens, et viole le principe d’égalité en accentuant la séparation entre gouvernants et gouvernés.
Le caractère de plus en plus manipulé des élections, combiné à l’ingérence étrangère, la désinformation et la pauvreté de la majorité de la population, a érodé la crédibilité du processus électoral. Ce modèle de démocratie représentative ne parvient plus à traduire les intérêts collectifs en politiques publiques. Les élus servent souvent les intérêts des privilégiés, au détriment du bien commun. Cela a mené à un désenchantement politique croissant, où les citoyens perdent foi dans le processus démocratique, n’ont plus confiance dans les politiciens et renoncent à s’engager.
Une démocratie participative : La solution pour Madagascar.
Face à ces dysfonctionnements, la voie vers une meilleure gouvernance publique passe par l’abandon du modèle actuel de démocratie représentative, au profit d’une “démocratie participative”, sans partis politiques. Cette nouvelle forme de gouvernance mettrait fin à la manipulation et à l’oppression inhérentes au système actuel, en favorisant une prise de décision collective et décentralisée. Pour que ca marche, cette gouvernance serait fondée sur quatre principes essentiels : l’égalité , la justice sociale et le bien-être, l’absence de manipulation, et le maintien de la paix sociale. Ces principes, chers à la majorité des Malgaches, sont les clés d’une vie harmonieuse et heureuse.
Le passage à une démocratie participative nécessite la mise en place de nouvelles institutions non manipulatrices, où les partis politiques actuels n’auront plus leur place. Avec une révision des fondements mêmes de la gouvernance, du processus démocratique et des institutions politiques, les citoyens Malagasy participeront désormais à la construction un avenir meilleur de la Nation Malagasy.
La démocratie participative, que l’on construira ensemble , se distinguera par une réelle décentralisation, basée sur la participation active des citoyens à travers des assemblées locales, régionales et nationale interconnectées. Chaque niveau de décision serait responsable devant celui qui lui est inférieur, créant ainsi une chaîne de responsabilité qui remonte directement des citoyens jusqu’au niveau national.
Dans ce modèle, les assemblées locales, constituées de délégués élus par consensus, joueraient un rôle central dans la prise de décision à partir d’un dialogue profond au niveau des assemblées, pour construire un consensus.( les dialogues sont animés par des experts qui ne font parti de l’Exécutif). Les décisions prises au niveau local, concernant toute politique publique (santé, éducation, travail, sécurité sociale, etc.) ayant un impact sur la vie des citoyens, seraient relayées aux assemblées régionales et nationales (constituées de représentants élus par consensus parmi les membres des assemblées inférieures), garantissant que les intérêts des citoyens restent au cœur du processus politique. Ce système renforcera la responsabilité des élus et éliminera l’instrumentalisation du pouvoir. En outre, il respectera et renforcera les valeurs traditionnelles malgaches de coopération et de solidarité.
Ensemble , Faisons le pas pour un réel changement.
Le modèle de démocratie représentative, tel qu’il est pratiqué à Madagascar, a échoué à répondre aux besoins de la majorité des citoyens. Il est temps de rompre avec cette forme de gouvernance et d’adopter un système qui respecte véritablement les intérêts de la population Malagasy. Une démocratie participative, décentralisée et basée sur le dialogue et le consensus, offrira surement une alternative viable et durable pour garantir une gouvernance plus juste, plus pacifique et plus équitable.
Madagascar doit réinventer sa démocratie, en s’inspirant de ses traditions et en se tournant vers l’avenir, afin de construire un système politique qui serve véritablement le bien-être de tous ses citoyens.
“Ce changement pour une bonne gouvernance et cette démocratie participative ne sera réalisé que si les institutions et les processus politiques sont pacifiques, impartiaux, servant le bien-être de la majorité des Malgaches, tout en adhérant au principe de non-instrumentalisation du peuple. En faisant du **Dialogue** l’unique et principal mode de travail pour cette approche de gouvernance participative, il sera possible de comprendre les désaccords, d’éliminer l’antagonisme et de renforcer la compréhension mutuelle des défis à relever pour l’avenir”.