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Le Journal de l'île Rouge
La une

Tana théâtre de conflits

La gazette de la grande île
03/10/20249 minute read

« Arrêtons de faire d’Antananarivo un théâtre de conflit », a dit Vazaha Tandrametaka

« Faisons-en un modèle de développement « , ajouta-t-il sur le plateau de TVM.
« Arrêtons de faire de Madagascar un théâtre de conflit« , aurait-il dû dire, s’il a l’étoffe d’un vrai président de tous les Malagasy. Mais comme dit l’adage « Chassez le naturel, il revient au galop », nous le constatons tous les jours. La nostalgie de l’ex-maire ayant obtenu plus de 170 000 voix : Antananarivo d’abord, Madagascar après !

Antananarivo, la priorité de Vazaha Tandrametaka. Les côtiers, des Malagasy de seconde zone !

Vazaha Tandrametaka a rappelé avoir réalisé, pendant la transition, le Coliseum d’Antsonjombe et rebâti la mairie d’Antananarivo. C’était au moment où Madagascar était boudé par les bailleurs de fonds et avait dû tout financer sur fonds propres. Mais ses priorités s’étaient d’abord portées sur Tana !
Dès son retour au pouvoir en 2019, il avait gaspillé 77 millions de dollars (encore sur fonds propres) pour le stade de Mahamasina, rebaptisé stade Barea non homologué par la CAF jusqu’à ce jour.
Il s’était précipité pour réhabiliter le Rovan’i Manjakamiadana. Et pour lot de consolation pour les Malagasy côtiers, comme pour se donner bonne conscience, il l’avait rebaptisé Rovan’i Madagasikara.
NON ! NON ! NON ! Vazaha Tandrametaka ne peut pas effacer l’Histoire en une seule parole comme çà. Le palais de la Reine fait d’abord partie de l’Histoire de la Royauté merina. Ensuite de l’Histoire de Madagascar.
Quant au colisée ! Quel autre gaspillage !
Certes, pour les Côtiers, il avait proposé en novembre 2019 le Miami malagasy. Il avait alors présenté à la population locale l’architecte espagnol Amos Casas.

   

                                                   La maquette MIAMI en 2019

Toamasina avait passé commande du MIAMI malagasy, à l’arrivée Toamasina a reçu le MIHAMI (MIray Hina Ary MIfankatia), un MIAMI à la manarapenitra !

Lorsque Brunelle Razafitsiandraofa avait osé dire que les connexions interdistricts devraient être prioritaires par rapport au téléphérique d’Antananarivo, il ne savait pas qu’il venait de signer « son arrêt de mort » ! Il était devenu du jour au lendemain un paria. Pas touche à Antananarivo ! 

Antananarivo, un théâtre de conflits ?

Vazaha Tandrametaka est lui-même le 1er responsable d’avoir fait d’Antananarivo un théâtre de conflits, en donnant des instructions pour bloquer à tout prix la candidature de Ra8 à la mairie d’Antananarivo. Nous avons finalement pu nous procurer une copie de la fameuse lettre d’engagement signée par Ra8 en septembre 2023.

                                                  
                                                                                              
C’est donc sur la base de cette lettre d’engagement que les services fiscaux lui ont délivré en septembre 2023 le fameux certificat de régularité fiscale, que beaucoup appellent encore le 211 bis.

Cet engagement n’a jamais été renié jusqu’ici par Ra8, et il n’y a aucun échéancier de prévu. Donc, personne ne peut dire que Ra8 n’a pas tenu ses engagements.
Juridiquement, Ra8 est en droit d’obtenir un certificat de régularité fiscale. Au mieux, les services fiscaux auraient pu éventuellement exiger la signature d’une nouvelle lettre d’engagement rédigée de la même manière.
De plus, que vaut réellement sur le plan fiscal un engagement de règlement d’un « montant estimé d’arriérés » et non d’un montant précis, sans aucun échéancier de prévu ?

                                  
  
Malheureusement pour Ra8, ses partisans se sont trompés de guerre en comptant sur la CENI et le tribunal administratif. Ceux-là ne pouvaient que constater l’absence du certificat fiscal, et ne pouvaient qu’invalider sa candidature.
Ra8 aurait dû attaquer le décision des services fiscaux de refuser de lui délivrer un certificat de régularité fiscale.
Notre journal a traité l’opposition de nulle, et cette péripétie en est une des preuves.

Quel président plein de bon sens !

« J’entends toutes les doléances de la population. Je sais que c’est très difficile et très dur de ne pas avoir accès à l’eau. Le problème c’est que la production d’eau ne suffit plus pour la population d’Antananarivo. La population doit savoir que nous avons besoin de 300 millions de litres d’eau par jour. Cependant, nous n’en produisons que 200 millions de litres. Donc, un gap quotidien de 100 millions de litres ! je me suis réuni avec la Jirama pour trouver une solution d’urgence, en attendant les solutions à long terme. Il faut en 1er lieu augmenter le nombre de camions qui ravitailleront les bonbonnes d’eau dans la ville. La Jirama doit mettre sur des autocollants l’heure à laquelle arrivera le ravitaillement, à 9 H ou à 21 H par exemple. Voilà notre solution à court terme« , avait dit sur le plateau TVM Vazaha Tandrametaka, la main sur le cœur et presque les larmes aux yeux.
Vazaha Tandrametaka dit qu’il manquerait donc 100 millions de litres par jour. Et par quelle magie l’augmentation du nombre de camions va-t-elle permettre de combler ce gap ? Quelle logique !

                                                 

  Un rebranding de la Jirama circulant sur le net

Par ailleurs, la population d’Antananarivo dépasse actuellement les 3 millions d’habitants, chaque personne consommerait alors en moyenne 100 litres d’eau/jour, soit 5 bidons jaunes de 20 litres. Ce chiffre est-il crédible ?

Ensuite, Vazaha Tandrametaka a dit que des forages allaient débuter incessamment. Effectivement, le PV du conseil des ministres du 25 septembre 2024 en parle :

« Le conseil des ministres a approuvé les travaux pour 35 forages, afin de combler la manque d’eau à Antananarivo la capitale, Atsimondrano, Avaradrano et Ambohidratrimo. La production du réseau JIRAMA dans les zones mentionnées présente un déficit de 100 000 m³. Pour répondre aux besoins de la population, 07 puits seront creusés à Antananarivo la Capitale, 14 à Atsimondrano, 07 à Avaradrano, 07 à Ambohidratrimo. Le budget des travaux est de 4 995 019 000 Ariary et ces puits produiront 700 m³ par jour et 24 500 personnes en bénéficieront« . (Traduction libre)

Ce PV raconte vraiment n’importe quoi : 700 m³ représentent 700 000 litres et si la consommation moyenne d’un Malagasy est estimée à 100 litres/jour, cela représenterait plutôt la consommation de 7 000 personnes et non de 24 500.
Nous avons voulu quand même comprendre d’où pouvait bien provenir ce chiffre de 24 500 ?
En fait, ce serait plutôt la production estimée des 35 puits, si chaque puits produit 700 m³.
Illustration parfaite de l’incompétence de ce gouvernement !
4 995 019 000 ariary pour 35 puits ! Quelle précision ! A se demander si ce chiffre ne provient pas d’une offre déjà prête quelque part ! D’autant plus que la durée de l’appel d’offres sera réduite à 15 jours, « étant donné l’urgence ».
Environ 143 millions ariary par puits ! Qui dit mieux ?

Autre preuve de l’incompétence du gouvernement

Avant de s’envoler pour assister à la réunion de la francophonie à Paris (plus importante pour Vazaha Tandrametaka que l’assemblée générale de l’ONU !), il a tenu un conseil des ministres, dont ci-après un extrait du PV que nous allons traduire, la version française n’étant plus publiée.

 » Le Président de la République a donné ordre d’augmenter la production d’eau pour résoudre rapidement le problème du manque d’eau qui atteint 230 000 000 m³ à la Commune Urbaine d’Antananarivo« . (Traduction libre).

En l’espace de quelques jours, le gap de 100 000 m³ pour Tana et environs est devenu 230 000 m³ pour la seule commune urbaine de Tana (nous avons corrigé de nous-même les 230 000 000 m³ mentionnés dans le PV du conseil des ministres).
Un peu de sérieux Messieurs de l’Exécutif ! Cela devient ridicule ! Et dans ce même PV, il réitère l’ordre de mobiliser plus de camions pour transporter l’eau.
Un autre extrait de ce PV du conseil des ministres :

 » Comme dans d’autres pays, afin d’assurer une distribution équitable de l’eau en cette saison sèche, ceux qui vivent dans ces grandes maisons ou « villas » sont vivement encouragés à réduire leur consommation et à l’utiliser uniquement pour les besoins de base. En conséquence, des mesures seront prises pour prendre en compte spécifiquement ce calcul de consommation d’eau« . (Traduction libre)

Avis aux hiérarques dont les factures Jirama sont prises en charge par l’Etat ou leurs sociétés ! Au lieu de se contenter de soulever le problème, pourquoi ce gouvernement n’a-t-il pas pris un décret interdisant l’utilisation de l’eau de la Jirama pour laver leurs voitures, pour arroser leurs jardins, ainsi que de surpresseurs ? Et recommander de prendre une douche au lieu d’un bain, etc…

Un ras-le-bol généralisé

Tout le monde commence à être exaspéré et à en avoir assez. Et on commence maintenant à oser le montrer publiquement.
C’est ainsi que par exemple, les étudiants d’Ankatso ont manifesté mercredi sur l’esplanade de l’Université contre les délestages incessants et la pénurie d’eau.
Voyez ce qui s’était passé à Ambohitrakely, il y a quelques jours : la foule a interdit aux familles des membres des forces de l’ordre de déposer leurs bidons jaunes dans la queue. Ces forces de l’ordre qui dispersent avec brutalité les manifestants !

                                   

« S’agissant du pipeline de la rivière EFAHO…, 28% des travaux sont actuellement achevés… ».

Le 22 avril 2023, Vazaha Tandrametaka, accompagné par Ntsay Mike Tyson et Fidiniavo Ravokatra, était venu à Ambovombe pour la pose de la 1ère pierre du projet pipeline EFAHO. Il avait affirmé, lors du débat télévisé des élections présidentielles, que le pipeline était opérationnel. En réalité, moins de 30% des travaux sont achevés !


A force de fausses promesses et de mensonges, le régime Vazaha Tandrametaka commence à tanguer sérieusement.  Mais va-t-il finir par être sauvé par le gong ?

Vazaha Tandrametaka espère que la pluie arrivera bientôt : de l’eau à boire, et de l’eau pour faire tourner les barrages !
1er espoir déçu : la 1ère tempête tropicale de la saison ANCHA est annoncée. « Malheureusement », cette tempête précoce n’atteindra très probablement pas le stade de cyclone tropical intense.

En attendant dans l’angoisse l’arrivée des 1ères pluies, Vazaha Tandrametaka croise les doigts et touche du bois !

      La tempête tropicale ANCHA

Que Vazaha Tandrametaka se rassure : les Malgaches sont considérés comme un peuple pacifique. Madagascar arrive à la 44ème place dans l’Indice Mondial de la Paix, loin devant la France qui est en 86ème position. Et Madagascar arrive en 2ème position dans la région Afrique sub-saharienne, derrière l’île Maurice, pour le Global Peace Index. Les Malagasy sont considérés comme dociles !


                                

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