Dans le paysage politique malgache, certains personnages se démarquent par leur talent à évoluer dans les cercles du pouvoir sans jamais véritablement laisser une trace durable. Dadafara est l’un de ces individus. Ancien candidat à l’élection présidentielle, devenu ministre de l’Agriculture pendant la période de transition politique, Dadafara a navigué avec une aisance déconcertante au sein des différentes coalitions politiques de Madagascar. Pourtant, son parcours est loin d’être marqué par la compétence ou l’expertise.
Un ministre sans qualification
Nommé ministre de l’Agriculture alors qu’il n’a aucune expérience dans ce domaine, Dadafara symbolise le dysfonctionnement récurrent de la politique malgache : l’attribution de postes clés à des personnes sans les qualifications nécessaires, souvent en échange de faveurs ou d’alliances politiques temporaires. Son manque de compétences en agriculture et élevage n’a pourtant pas empêché sa nomination, une décision qui, à elle seule, illustre les travers du népotisme et de l’opportunisme en politique.
Un parcours parsemé de changements de camps
Ce qui définit Dadafara, au-delà de ses échecs ou de ses réussites politiques, c’est sa capacité à changer de camp à une vitesse déconcertante. Du parti TIM (Tiako i Madagasikara) à Hery Vaovao en passant par Mapar, puis finalement indépendant, Dadafara n’a jamais hésité à rejoindre le parti offrant les meilleures opportunités financières. Ce caméléon politique semble prêt à tout pour rester pertinent, quitte à troquer ses idéaux contre des avantages personnels.
Une figure comique de la politique malgache
Si certains voient en lui un opportuniste sans scrupules, d’autres le considèrent plutôt comme une figure comique du paysage politique, au même titre que Naivo Raholdina, Avoko et Jean Nirina Sektambra. Dadafara est régulièrement la cible de plaisanteries, notamment en raison de son comportement extravagant et de ses prises de position incohérentes. Une anecdote célèbre le montre pris en photo en train de se goinfrer de croissants chez Marc Ravalomanana, un autre personnage clé de la politique malgache, ce qui n’a fait qu’alimenter les railleries autour de lui.
Un symbole des dérives politiques malgaches ?
Le cas de Dadafara pose la question de l’intégrité et de la compétence dans la classe politique malgache. Son parcours, fait de retournements de veste et de nominations douteuses, reflète un problème plus large : la politique vue comme un moyen d’enrichissement personnel plutôt qu’un service au public. Si la société malgache rit de ces figures clownesques, elle en souffre également, car ce sont ces mêmes personnages qui, bien souvent, ralentissent la mise en œuvre de réformes cruciales pour le développement du pays.
En définitive, Dadafara est à la fois une figure de dérision et un symptôme des faiblesses institutionnelles de Madagascar. Tant qu’il sera possible pour des individus sans qualification de gravir les échelons du pouvoir simplement par opportunisme, des figures comme lui continueront d’exister, au grand désarroi des citoyens.