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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Réponse à « Madagascar Liberté » : La Voix d’un Policier sur le Système

La gazette de la grande île
13/11/20243 minute read

Hier, notre rédaction a reçu un e-mail d’un agent de police en réaction aux publications de la page Facebook « Madagascar Liberté ». Cette page est, selon lui, « en train de s’acharner sur les forces de l’ordre ». En tant qu’organe de presse neutre, nous recevons et analysons les informations de nos lecteurs. Si nécessaire, nous les vérifions avant publication. Cependant, les réponses directes des lecteurs sont publiées telles qu’elles en tant que « lettres de lecteurs ». Voici donc l’intégralité du message de cet agent.

La Lettre :

« Effectivement, nous demandons des frais de déplacement et de l’argent pour la nourriture aux victimes de vols ou autres délits qui portent plainte, car nous n’allons pas sortir cet argent de notre poche. En ce qui concerne les nombreux commentaires qui disent que ces frais doivent être pris dans le budget de fonctionnement de notre institution, nous n’en savons rien. Nos supérieurs ne nous donnent pas de l’argent pour faire les enquêtes. C’est à nous de payer nos frais, notre nourriture et nos indics, car oui, nous avons des indics qui nous fournissent des informations. Même pour escorter les suspects vers le tribunal, nous devons nous assurer nous-mêmes du transport. Nous demandons donc les frais aux gens qui portent plainte. C’est toujours comme cela que le système a fonctionné à Madagascar.

Nous savons que les budgets alloués aux forces de l’ordre ne cessent d’augmenter dans les lois de finances, mais ce sont nos supérieurs qui en bénéficient. Nous, les subalternes, devons nous débrouiller avec nos maigres salaires et les pots-de-vin ici et là. Il faut être malin si on veut survivre dans ce métier. C’est pour cela qu’on veut très vite grimper les échelons. Plus tu es gradé, plus tu as des avantages. On se débrouille comme on peut. Les agents de la circulation vivent des pots-de-vin des conducteurs de véhicules sur la route, les enquêteurs des rackets et des négociations avec les criminels, et les plus hauts gradés font entrer des élèves à l’école de police ou de gendarmerie contre de l’argent. C’est tout le système qui fonctionne ainsi. Pour information, toute la brigade de la gendarmerie et de la police nationale se mobilise actuellement pour débusquer et arrêter ceux qui sont derrière cette page Madagascar Liberté. »

Analyse : Une Lettre sans Surprise

Cette lettre, bien que choquante, ne révèle rien de vraiment nouveau. Elle met en lumière ce que beaucoup soupçonnent depuis longtemps : un système gangrené par la corruption et un malaise profond au sein des forces de l’ordre, où chaque échelon se bat pour sa survie. La prise de position de cet agent souligne le dilemme des policiers de terrain, coincés entre un budget institutionnel souvent inopérant à leur niveau et la nécessité de « se débrouiller » pour accomplir leurs missions.

Le constat est amer, mais il jette un éclairage cru sur une réalité que de nombreux citoyens subissent au quotidien. Reste à voir si de telles déclarations provoqueront une remise en question au sein des instances concernées.

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