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Le Journal de l'île Rouge
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Rajoelina Safiotra: Game Over

La gazette de la grande île
20/11/20248 minute read

Rajoelina SAFIOTRA s’est offert un petit répit en s’envolant pour le Zimbabwe afin d’assister à la réunion extraordinaire du sommet de la SADC. Là-bas, pas de pneus brûlés ! L’atmosphère politico-socio-économique est tellement lourde, que son petit « escapade » à Toamasina pour les deux inaugurations n’a pas suffi à le déstresser. 

Gymnase ARENA
Safiotra téléphone à sa femme tout en conduisant

                            

Le gymnase couvert ARENA (comme son fils et son immeuble à Tana) et de la réhabilitation du boulevard Ratsimilaho (qui a failli s’appeler Boulevard Andry Nirina Rajoelina, sans le tollé des Betsimisaraka notamment) ! Cette manie de vouloir ignorer l’Histoire en débaptisant à tour de bras (Stade Barea pour le stade de Mahamasina), Rovan’i Madagasikara pour le Rovan’i Manjakamiadana !

L’article d’Africa Intelligence met le feu

Un article d’Africa Intelligence « Faute d’ajustement du prix de l’essence, le FMI retarde un prêt de 103 millions de dollars » a fait le buzz sur les réseaux sociaux et parmi le microcosme politique : https://www.africaintelligence.fr/afrique-australe-et-iles/2024/11/19/faute-d-ajustement-du-prix-de-l-essence-le-fmi-retarde-un-pret-de-103-millions-de-dollars,110340120-art.  Des ministres s’étaient même indignés de n’apprendre cette nouvelle que par des articles de journaux, dont le nôtre qui est beaucoup plus fouillé et détaillé intitulé « Plus de sous pour Rajoelina Safiotra » : https://www.africaintelligence.fr/afrique-australe-et-iles/2024/11/19/faute-d-ajustement-du-prix-de-l-essence-le-fmi-retarde-un-pret-de-103-millions-de-dollars,110340120-art ou sur le site :
https://www.facebook.com/share/p/1AvaVdDZiK/.

Il est vrai que l’heure est grave. Sans le déblocage des fonds de la FEC/FRD (103 millions de dollars), adieu les aides budgétaires de la Banque Mondiale (100 millions de dollars) et de la BAD (132 millions de dollars) ! Et le financement du déficit budgétaire est compromis, et n’est plus assuré. Plus de sous, comme nous l’écrivions ! Soit au total 335 millions de dollars bloqués dans les tuyaux !

Comment en est-on arrivé là ?

Nos problèmes budgétaires proviennent essentiellement des subventions astronomiques versées à la Jirama et aux pétroliers. C’est pour cela que le FMI se focalise sur l’élimination des deux.
L’article d’Africa Intelligence a mis le doigt sur la décision stratégique catastrophique du 20 juin 2019 de Rajoelina SAFIOTRA, de fixer les prix à la pompe, alors qu’auparavant les prix étaient fixés par les pétroliers au gré de l’évolution des prix internationaux du pétrole, en accord avec l’OMH.
La première hausse des prix a eu lieu le 11 juillet 2022, et l’État a pris l’engagement de mettre en place dorénavant un ajustement mensuel automatique des prix à la pompe, qui tient compte des prix de marché et limité à un maximum de 200 ariary/mois.
Cette mesure est fondamentale, et tant que le gouvernement ne la met pas en place, le gouvernement ne pourra pas compter sur les 103 millions de dollars programmés être décaissés le 30 novembre 2024. Probablement, le FMI ne fera pas de ce que le FMI appelle « waiver » (dérogation) pour cette mesure.
Il est clair que les taxi-be vont tout de suite augmenter les prix des tickets dès l’application d’une hausse des prix à la pompe, et Rajoelina SAFIOTRA craint l’impact sur les résultats des élections. Il ne sait pas comment s’en sortir car « Mandroso maty Renibe, mihemotra maty Raibe ».

L’autre mauvaise décision stratégique prise par Rajoelina Sirota concerne la Jirama, avec la baisse de 10% du tarif en juin 2009. De société encore bénéficiaire en 2009, la Jirama est devenue une société largement déficitaire (voir rapport 2017 de la Cour des Comptes), puisque les prix internationaux du gasoil et du fuel continuaient à flamber.
C’est le lourd « héritage » que Rajoelina SAFIOTRA a laissé au président Rajaonarimampianina. Ce dernier, emporté par l’élan des propagandes de la campagne présidentielle de 2013, avait fait la promesse imprudente de régler le problème en 3 mois, pensant comme l’expert-comptable qu’il est, qu’il ne s’agissait que d’un problème de mauvaise gestion.
Il n’a pas pu tenir parole et cela a certainement pesé pour les présidentielles de 2018 qu’il a perdues dès le 1er tour.
Effectivement, il s’est rendu compte qu’il s’agissait surtout d’un coût de production trop élevé par rapport au tarif en vigueur. Comme l’a dit récemment le ministre de l’Énergie, lors de la descente (fidinana ifotony) de Rajoelina SAFIOTRA à Ambohimanambola, le prix de revient est de 1 500 ariary le KWH, pour un tarif de 500 ariary, soit une perte de 1 000 ariary pas KWH.
Faites vous-même le calcul des pertes annuelles de la Jirama pour une production annuelle de 1 900 GWH (1GWH = 1 million KWH), que l’État doit subventionner.
Il n’y a que 3 solutions possibles :

  • Augmenter le tarif Jirama, c’est-à-dire les tripler
  • Diminuer le prix de production
  • Faire les deux

Qu’avait fait le président Rajaonarimampianina ?

Le Président Rajaonarimampianina a choisi la 2ème solution et a pris les taureaux par les cornes :

  • Rendre hybrides le maximum des centrales thermiques, en y accolant des panneaux solaires, afin de diminuer les consommations de carburant.
  • Accélérer la construction du barrage de Farahantsana de 28 MW.
  • Construction du parc solaire d’Ambatolampy de 20 MW.
  • Et surtout négocier les financements et les opérateurs des barrages Sahofika et Volobe (320 MW), dont le prix de cession à la Jirama était prévu à 7 cents d’euros le KWH, soit 345 ariary/KWH.
  • Négociation du projet PRIRTERM, permettant de raccorder ces barrages et le réseau interconnecté de Toamasina au Réseau interconnecté d’Antananarivo.

Tel était l’héritage laissé par le président Rajaonarimampianina à Rajoelina SAFIOTRA, que ce dernier a dilapidé. Les opérateurs Eiffage et Scatec des barrages ont quitté les projets de barrage, et à ce jour, les connexions haute tension prévue par le projet PRIRTERM, n’ont toujours pas commencé ! Ce qui va obliger à recourir à la solution couteuse d’achat des 7 centrales brocanteurs de 105 MW, et à leur installation à Antananarivo (si on y arrive un jour compte tenu de leur poids de plusieurs dizaines de tonnes et des limitations des charges des ponts de la RN2).

Sous la houlette du général Victor Ramahatra et de Sareraka, des essais plus que concluants avaient été menés pour l’utilisation de l’huile lourde de Tsimiroro. Sans oublier le prix compétitif par rapport aux importations de Jovena, ni le fait qu’un stock d’huile lourde appartenant à l’OMNIS, prévu dans le contrat de production conclu avec Madagascar Oil, somnole à Tsimiroro ! Mais ces deux personnalités avaient été arrêtées dans le cadre de l’affaire Apollo 21.

Le werawera de Rajoelina SAFIOTRA

Après l’annonce en 2018 à Tuléar des 400MW supplémentaires avant la fin de son 1er mandat (promesse non tenue), il avait annoncé récemment 1 000 MW d’énergie renouvelable.
Cependant, la ministre des Finances n’a parlé que de 250MW, dont 150 MW inscrits dans le budget.
Sans oublier que ces 250 MW ne sont que putatifs, cela ne représente que 25% des promesses de Rajoelina SAFIOTRA, auxquelles personne ne croit plus d’ailleurs.
Rappelez-vous les 13 fameux Velirano, que les réseaux sociaux ont caricaturé à souhait.
Certains rappellent qu’en décembre 2008, les bailleurs de fonds avaient arrêté leur financement, et que la chute de Ra8 n’avait pas tardé.
Mêmes causes, mêmes effets ? En tout cas, le préfet d’Antananarivo avait déclaré zone rouge la place du 13 mai et environs. Les partisans de Tojo Ravalomanana avaient osé et réussi à braver cette interdiction, sans que les forces de l’ordre n’aient pu réagir. Un vrai tournant ? L’Histoire serait-elle vraiment un éternel recommencement ?
L’avenir nous le dira.

Les TIM sur l’avenue de l’Indépendance
Heureusement qu’on n’a pas importé d’éléphants, sinon ils seraient morts de soif.

                               

Les bozaka en bord de piste d’Ivato ont brûlé, et on se demande si les pompiers ont éteint le feu avec l’eau de la Jirama, ce qui est interdit par Rajoelina SAFIOTRA.
Reste à savoir comment le ou les incendiaires (peu probable que ce soit un incendie spontané accidentel) ont pu pénétrer dans l’enceinte de l’aéroport. C’est un manquement majeur dans la sécurité et on espère qu’il n’y ait pas de nouvelles sanctions pour cet aéroport, du type liste B subies par Airmad en 2011.
Selon un employé d’Adema, un audit de l’OACI serait prévu pour janvier 2025.

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