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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Des 4×4 impayés au Sénat : le scandale éclabousse Ravalomanana Richard

La gazette de la grande île
29/11/20243 minute read

Coup de tonnerre dans les hautes sphères du pouvoir malgache : Auto Diffusion, l’entreprise de Mamy Ravatomanga, a adressé une lettre cinglante au président du Sénat, Ravalomanana Richard, exigeant le règlement immédiat de 16 véhicules 4×4 ou leur restitution pure et simple. Une situation embarrassante pour le président du Sénat, censé représenter la discipline et la transparence institutionnelle.

Des privilèges qui passent avant les responsabilités

Ces luxueux 4×4, emblèmes d’un pouvoir ostentatoire, circulent depuis des mois entre les mains des sénateurs sans avoir été payés. Ces véhicules, qui auraient dû incarner le prestige de leurs fonctions, deviennent aujourd’hui le symbole d’une gestion irresponsable et d’un gaspillage choquant des ressources.

Il est particulièrement ironique que Ravalomanana Richard, en tant que président du Sénat, soit lui-même au cœur de cette affaire. Ce rôle exige pourtant une probité exemplaire. Comment peut-on obliger des citoyens qu’ils respectent la loi, quand les dirigeants eux-mêmes circulent dans des véhicules non payés, défiant ainsi les principes de base de l’éthique et de la bonne gouvernance ?

La leçon de Mamy Ravatomanga : « L’argent, c’est l’argent »

Fait notable, cette mise en demeure émane de Mamy Ravatomanga, considéré comme un proche allié du régime. Mais, comme le rappelle cet épisode, les affaires ne tolèrent pas d’exceptions, même entre amis. Ce pragmatisme entrepreneurial contraste avec l’approche permissive et souvent laxiste du secteur public. Ravatomanga nous enseigne une règle universelle : richesse et amitié ne doivent pas se mélanger, surtout lorsqu’il s’agit d’argent.

Une image écornée du Sénat

Au-delà de cette polémique, c’est toute l’image du Sénat qui est mise à mal. Alors que les sénateurs roulent dans des 4×4 non payés, financés sur des fonds douteux, des millions de Malgaches peinent à joindre les deux bouts. Les infrastructures scolaires s’effondrent, les hôpitaux manquent de matériel, et les fonctionnaires travaillent dans des conditions précaires.

Ce contraste est d’autant plus révoltant que l’État malgache, déjà fragilisé économiquement, semble accorder plus d’importance à l’apparence qu’aux besoins fondamentaux de sa population. L’achat massif de véhicules pour les députés, financé par des coupes budgétaires dans l’éducation, en est un précédent édifiant.

Rendez les voitures et priorisez le peuple !

La solution est simple : si l’État n’a pas les moyens de payer ces véhicules, ils doivent être restitués immédiatement. Les sénateurs, à commencer par leur président Ravalomanana Richard, doivent assumer leurs responsabilités et faire preuve de l’exemplarité attendue de leurs fonctions.

Cette affaire est une occasion pour le Sénat de redorer son blason en prenant des décisions fermes et justes. Mais, surtout, elle doit servir de rappel à nos dirigeants : le véritable luxe, c’est un pays où les enfants sont scolarisés, les malades soignés, et les citoyens respectés. Les 4×4 peuvent attendre. Le peuple, lui, non.

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