Madagascar traverse une crise économique sans précédent. Le prix du kilo de riz, aliment de base pour la majorité de la population, atteint des sommets alarmants. Dans la capitale, Antananarivo, il frôle les 4 000 ariary, tandis que dans les zones reculées, il dépasse déjà les 5 000 ariary. Cette flambée des prix reflète une inflation galopante, accentuée par des problèmes structurels et une gouvernance inefficace.
Une Dépendance Alimentaire Inacceptable
Malgré son ambition proclamée de devenir le « grenier à riz de l’océan Indien », Madagascar peine à nourrir sa propre population. Cette contradiction met en évidence l’échec des politiques agricoles, marqué par une mauvaise gestion des ressources, un manque d’investissements stratégiques et l’absence de soutien aux petits producteurs.
Le pays dispose pourtant d’un potentiel agricole immense, avec des terres fertiles et un climat favorable. Mais la production nationale reste insuffisante en raison d’un accès limité aux intrants agricoles, d’un système de distribution inefficace et d’une corruption endémique. En conséquence, Madagascar continue d’importer une partie importante de son riz, exposant les consommateurs à la volatilé des prix sur le marché international.
Les Facteurs Externes et Internes de l’Inflation
L’inflation actuelle est amplifiée par des multiples facteurs. D’une part, les perturbations mondiales, notamment la hausse des coûts du transport et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, ont augmenté le coût des importations. D’autre part, la faiblesse de la monnaie locale face aux devises étrangères accentue cette dépendance.
Sur le plan national, le gouvernement fait preuve d’une incapacité à contrôler l’inflation. L’absence de politiques fiscales et monétaires cohérentes aggrave la situation. Les subventions inefficaces, destinées à contenir les coûts, finissent souvent par enrichir une élite économique, tandis que la majorité de la population s’enfonce dans la précarité.
Vers une Crise Plus Aiguë en 2025
Serge Zafimahova, expert en économie, anticipe une hausse drastique du prix du carburant d’ici février 2025. Cette augmentation risque de provoquer une spirale inflationniste encore plus grave. Les coûts de production et de transport s’envoleront, affectant directement les prix des biens essentiels, notamment les denrées alimentaires. Cette perspective soulève des inquiétudes sur la capacité de la population à subvenir à ses besoins de base.
Les Conséquences pour la Population
L’appauvrissement de la population malgache est palpable. Avec une majorité vivant déjà sous le seuil de pauvreté, cette flambée des prix du riz pourrait entraîner une augmentation des cas de malnutrition et des troubles sociaux. La perte du pouvoir d’achat exacerbe les inégalités économiques et alimente un sentiment de désillusion envers les institutions publiques.
L’état d’urgence économique devrait être déclaré pour faire face à cette situation critique. Sans mesures immédiates, la flambée des prix du riz pourrait ébranler davantage le tissu social et économique de Madagascar. La priorité doit être donnée à la protection des plus vulnérables et à la mise en place de réformes structurelles durables.
