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Le Journal de l'île Rouge
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Rajoelina SAFIOTRA dégage

La gazette de la grande île
20/12/202410 minute read

Rajoelina SAFIOTRA, dégage ! Stop au bradage de notre Tanin-janaka !

Nosy Sakatia à Green Mada Land ! Nosy Mitsio et une partie de Sainte Marie à Mohamed Alabbar (ne pas confondre avec Allah Akbar qui signifie Que Dieu te bénisse !).
Einstein avait dit « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », ou selon le langage commun « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Et Rajoelina SAFIOTRA subira le sort de Ra8 en 2009 et sera bientôt obligé de quitter le pouvoir, la queue entre les jambes. Faire semblant de réclamer les îles éparses (pour en faire quoi) d’un côté, et brader des îles sous notre souveraineté de l’autre ? L’erreur stratégique de trop !

Un article précédent avait rappelé que Ra8 avait été nommé en 2017 « African Political Leader of the Year 2017« . Copier/Coller par Rajoelina SAFIOTRA qui a décroché le trophée « African Political Leader of the Year 2024« .
Le 18 novembre 2008, les Malagasy étaient ébahis d’apprendre par notre confrère Financial Times qu’un accord était en cours de négociation entre Daewoo Logistics et le gouvernement malagasy. Dans le cadre de cet accord, cette société sud-coréenne cherchait à obtenir un bail emphytéotique de 1,3 millions d’hectares pour cultiver du maïs destiné à l’exportation, sans que les communautés locales concernées en eussent été informées. Le lecteur connaît la suite, Ra8 a dû abandonner le pouvoir.

Ce 19 décembre 2024, 16 années plus tard, les facebookers, whatsappers, les utilisateurs des réseaux sociaux se partageaient un article de notre confrère Africa Intelligence intitulé « Iles Mitsio : Andry Rajoelina en négociation avec un magnat émirati de l’immobilier« . Il s’agirait de Mohamed Alabbar, un grand promoteur immobilier, notamment celui du gratte-ciel Burj Khalifa le plus haut du monde.

La famille Rajoelina avec Mohamed Alabbar

Rajoelina SAFIOTRA l’avait reçu en audience à Iavoloha le 14 octobre 2024, et il a fait un tour à Nosy Be. Ce magnat de l’immobilier lorgne non seulement sur la Grande Mitsio, l’île des Antakarana, mais également à deux autres plages situées à Sainte Marie.
Il s’agirait d’y construire des complexes touristiques très haut de gamme « Ultra-luxe », dans l’objectif d’atteindre 3 millions de touristes grâce aux vols d’Emirates. Un rêve éveillé comme d’hab ! Sans ces vols en 2019, le nombre de touristes étaient de 274 000, chiffre qu’on n’atteindra même pas en 2024
Le Journal de l’île Rouge avait déjà attiré l’attention des lecteurs dès le 20 août 2024, avec un article intitulé « Objectif de PB : Nosy Mitsio » : https://lgdi-madagascar.com/2024/08/20/politique/objectif-de-pb-nosy-mitsio/ ou https://www.facebook.com/share/p/15WrKxgvT7/ .
Un autre article du 6 décembre parlait de la population de Nosy Mitsio, que l’article d’Africa Intelligence avait qualifié à tort de « quasi inhabité » et posait la question de savoir où Rajoelina SAFIOTRA envisageait de déplacer les habitants de Nosy Mitsio : https://lgdi-madagascar.com/2024/12/06/politique/ou-rajoelina-safiotra-envisage-t-il-de-deplacer-les-habitants-de-nosy-mitsio-quid-de-base-toliara/ ou https://www.facebook.com/share/p/18NY86vK4s/ .

Les ANTAKARANA

Nosy Mitsio n’est pas une île déserte et elle est peuplée majoritairement par l’ethnie Antakarana.
Au début du 19ème siècle, Radama 1er étendit le royaume Merina vers le nord-ouest, obligeant les Antakarana à fuir et à se cacher dans les immenses grottes sous les Tsingy du Nord. Beaucoup d’Antakarana sont enterrés dans ces grottes, d’où leur caractère sacré. Des endroits interdits aux « Borizano », nom donné aux Merina non militaires sous Radama 1er.
Cette méfiance des Antakarana persiste encore et une anecdote récente le confirme. Le bateau d’une famille merina avait accosté dans un petit coin dénommé Ambalamamay, et cette famille voulait acheter des noix de coco. Le guide local leur avait dit de se présenter comme des Malagasy venant de Paris, faute de quoi pas de noix de coco.

Certains des Antakarana s’étaient enfui à Nosy Mitsio, et leur descendance y est restée.

                                                                                                   Radama 1er                                                      Rajoelina SAFIOTRA avec sa panoplie de vestes à la Radama 1er

Les Antakarana n’accepteront jamais la cession de Nosy Mitsio à des Etrangers, sous la houlette du Hova Rajoelina SAFIOTRA, un nouveau Radama. Ils considèrent ces intentions comme une provocation, comme en témoigne une vidéo d’un certain « Zôkibe Trefiandriagna Grivas » sur sa page facebook.
Rajoelina SAFIOTRA ferait mieux de ne pas ignorer cet avertissement.

Nosy Sakatia

Trop, c’est trop ! Une autre île Nosy Sakatia est également dans les visées de la société Green Mada Land. Malagasynews.com annonçait en juillet 2023 que « Nosy Sakatia a été cédée à la société Green Land Mada sous prétexte de projet présidentiel (le mot magique !). Niet de la population locale qui a toujours sauvegardé les richesses naturelles avec le TAFO MIHAAVO soutenu par le projet SGP/PNUD ».

Ci-après une déclaration du Fokonolona publiée sur le site https://naturaljustice.org/appel-a-action-sauvez-lapac-de-sakatia-a-madagascar-contre-laccaparement-de-terres/ .

Green Mada Land veut donc, grâce à un bail emphytéotique de 99 ans à 100 ariary le m² (qui dit mieux ?), s’accaparer de 17 hectares pour la construction d’un complexe hôtelier et immobilier. Le bail prévoirait même la possibilité de transformation en contrat de vente définitive. Ce terrain abrite pourtant une zone de pontes des tortues entretenue par les habitants, ainsi que des rizières dont dépend la survie des habitants. Mais Rajoelina SAFIOTRA n’en a que faire ! Malgré le contrat de transfert de gestion n° 663/22-MEDD/SG/DREDD.DIANA établi avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, désignant le Fokonolona gardiens de l’APAC (Aire du Patrimoine Autochtone et Communautaire) de Nosy Sakatia.

Les ONG ci-dessus ont publié le 14 décembre 2024 un communiqué pour soutenir les revendications du Fokonolona de Nosy Sakatia, que le lecteur peut lire dans sa version originale sur le site : https://craadoimada.com/antso-avo-ho-anny-filoham-pirenena-hampitsahatra-sy-hanasazy-ny-fanitsakitsahana-ny-lalana-sy-ny-kolikoly-ary-ny-fangoronan-tany-ataonny-orinasa-green-mada-land-ao-aminny-nosy-sakatia/ .

Nous publions ci-après une traduction libre de ce communiqué.

 

« APPEL SOLENNEL AU PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE À ARRÊTER ET À PUNIR LA VIOLATION DES LOIS ET LA CORRUPTION ? CONCERNAT L’ACCAPAREMENT DE TERRES PAR LA COMPAGNIE GREEN MADA LAND A NOSY SAKATIA. 

Le 3 octobre 2024, les organisations signataires de ce communiqué avait adressé une lettre ouverte au Président, posant des questions sur le bail emphytéotique de 99 ans convenu entre le grand investisseur bien connu la société GREEN MADA LAND et les autorités malgaches, concernant Nosy Sakatia dans la région Diana au nord-ouest de Madagascar. Ce bail de 99 ans est clairement illégal et discutable, car l’arrêté N°27 227/2019-MAHTP du 29 novembre 2019 avait déjà annulé complètement ce bail emphytéotique accordé à GREEN MADA LAND.

 

Selon les responsables locaux, ce bail emphytéotique ferait partie de la mise en œuvre d’un « projet présidentiel » dans le secteur du tourisme. Ce qui justifierait une violation totale des droits économiques, sociaux et culturels des communautés concernées, regroupées dans l’organisation Anjava Sakatia, à qui ont été confiées les responsabilités de la gestion des ressources naturelles de l’île (bénéficiaire du transfert de gestion locale), de sorte que l’île de Sakatia ne doit pas être louée.

 

Le 10 septembre 2024, le dirigeant de l’organisation Anjava Sakatia, a été convoqué discrètement par deux représentants de GREEN MADA LAND et des responsables des géomètres et des services du Tourisme. Les représentants de GREEN MADA LAND ont annoncé leur intention de « borner » rapidement les terres concernées par le bail emphytéotique, avant l’élection du maire, et ont donc essayé de convaincre les dirigeants d’Anjava Sakatia d’accepter et de faciliter ce bornage.

 

Ces derniers n’étaient pas d’accord, mais ont précisé qu’il y avait des procédures et des étapes que GREEN MADA LAND devait suivre , conformément aux lois régissant les grands projets, qu’elle envisage de réaliser. Lorsque les dirigeants d’Anjava Sakatia sont sortis de la réunion et que ces investisseurs ont vu que leurs pressions n’avaient pas abouti, ils ont envoyé un autre responsable leur proposer de l’argent afin de les faire changer d’avis. Comme ils ont refusé de recevoir de l’argent, la conversation s’est arrêtée là.

 

Après l’échec de cette tentative de corruption, les actes illégaux et les abus de pouvoir des investisseurs de GREEN MADA LAND et des autorités complices se poursuivent jusqu’à présent. Car le 13 décembre 2024, trois représentants de GREEN MADA LAND sont venus à Nosy Sakatia, accompagnés de géomètres, de fonctionnaires du ministère de l’environnement, et représentant du Ministère des services fonciers. Ils ont annoncé que leur objectif était de réaliser une étude d’impact environnemental et social, mais la communauté de Sakatia ne les a pas autorisés à le faire, car ils n’ont pas été avertis préalablement conformément à la loi, et qu’il n’y a même pas de représentant de l’ONE (Office National de l’Environnement) seul responsable habilité à mener une telle enquête. De plus, il n’a apporté ni montré aucun document concernant le projet.

 

Un des visiteurs a tenté de convaincre la communauté d’accepter de négocier, les menaçant d’être expropriés de force de leurs terres, comme cela s’est produit dans le Fokontany de Dar Es Salam en août 2024. Le Fokonolona de Sakatia a maintenu ses objections. Le représentant de GREEN MADA LAND a demandé à parler au leader de l’organisation Anjava Sakatia, mais celui-ci a refusé.

 

Nous, signataires de ce communiqué, lançons un appel solennel à Monsieur le Président de la République, à mettre en œuvre l’intention qu’il avait annoncée dans les médias, d’interdire et de punir très sévèrement tous ceux impliqués dans des opérations d’accaparement de terre dans tout Madagascar.

 

Nous rappelons également aux autorités compétentes que la Constitution actuelle met en avant le respect par Madagascar des accords internationaux relatifs aux droits de l’Homme, tant économiques, sociaux que culturels, et renforçons notre entier soutien aux compatriotes malagasy vivant à Nosy Sakatia dans leurs revendications :

 

    -le droit de connaître et de décider du sort de ce bail emphytéotique, conformément à ce qui est clairement définie dans la loi régissant la propriété foncière, précisant qu’une île ne peut être louée

    -le droit de ne pas accepter que d’autres personnes accaparent leurs terres, dont ils ont déjà pris la responsabilité de gestion et qu’ils développent;

    -et surtout leur droit de protéger la terre de leurs ancêtres et leurs moyens de subsistance.

 

Ou existe-t-il encore à Madagascar des voleurs de terre qui restent intouchables et impunis?

 

Antananarivo, le 14 décembre 2024

  • Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI),
  • Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY
  • Femmes en Action Rurale de Madagascar (FARM)
  • Réseau des Jeunes pour le Développement Durable (R.J.D.D.)

Pensons à l’avenir de nos enfants et arrêtons le bradage aux Etrangers de nos terres !

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