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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Madagascar : Le mirage du grenier à riz

La gazette de la grande île
13/02/20253 minute read
Madagascar : Le mirage du grenier à riz.

En 2022, Radomelina avait déjà fanfaronné en annonçant son ambition de faire de Madagascar le grenier à riz de l’Océan Indien et de l’Afrique. Une déclaration audacieuse qui est complètement déconnectée de la réalité du pays.

Depuis cette annonce, loin d’assister à une autosuffisance alimentaire, Madagascar a vu ses importations de riz en provenance d’Asie exploser. En 2023, ce sont pas moins de 800 000 tonnes de riz qui ont dû être importées pour pallier l’incapacité du pays à produire suffisamment pour nourrir sa propre population. Un échec cuisant, mais qui ne semble pas décourager Radomelina. Lors du sommet mondial des gouvernements, il a une fois de plus répété son ambition illusoire de faire de Madagascar le grenier à riz de l’Afrique.

Des stratégies inconsistantes et vouées à l’échec

En 2022, la stratégie préconisée reposait sur la vulgarisation des zones pépinières industrielles et l’élaboration d’un Plan de développement agricole. Malheureusement, faute de compétence et de réelle volonté politique, cette approche n’a abouti à aucun résultat tangible. Plutôt que d’analyser et de corriger les erreurs du passé, Radomelina persiste avec une nouvelle stratégie : le riz hybride.

Si cette approche peut paraître moderne, elle est en réalité un véritable poison pour les agriculteurs malgaches. Contrairement aux variétés traditionnelles, le riz hybride impose aux paysans d’acheter de nouvelles semences chaque année, créant ainsi une dépendance économique dangereuse. Ce système ne profite qu’aux multinationales et aux intermédiaires, tandis que les paysans, déjà fragilisés, se retrouvent encore plus vulnérables.

Une agriculture en déclin, une économie en chute libre

Loin d’être un projet viable, cette politique agricole risque d’aggraver la situation des agriculteurs, dégrader les terres cultivables et affaiblir davantage une économie déjà exsangue. Plutôt que d’investir dans des solutions durables et adaptées aux réalités locales, le gouvernement préfère s’aventurer dans des projets mal pensés, sans réel impact positif sur la population.

Le plus ironique dans tout cela ? Madagascar, ce « grenier à riz » autoproclamé, continue d’importer chaque année des centaines de milliers de tonnes de riz, parfois même périmé. Une situation ubuesque qui illustre parfaitement les contradictions et les incohérences d’un régime plus soucieux de communication que de résultats concrets.

Le premier paradoxe de Madagascar est donc posé. Mais il n’est que le début d’une longue liste. À suivre..

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