Le résultat était prévisible. Richard a échoué lamentablement à se faire élire président de la Commission de l’Union Africaine. Mais pourquoi donc ? Parce qu’il a voulu jouer les règles du jeu, pardi ! Grave erreur.
S’il avait suivi les recettes qui font le succès des élections « exemplaires » à Madagascar, l’issue aurait été tout autre. Il n’aurait pas eu besoin de convaincre, juste d’appliquer les méthodes qui ont toujours fait leurs preuves sur la Grande Île.
Voici donc la stratégie qu’il aurait dû adopter :
Les bulletins pré-cochés : Pourquoi perdre du temps avec des votes incertains ? Il suffisait d’arriver avec des bulletins déjà remplis et de s’assurer qu’ils finissent bien dans l’urne, quitte à donner un petit coup de pouce logistique.
Confier l’organisation du scrutin à la CENI : Qui de mieux que des experts en « gestion » électorale pour superviser le processus ? Avec une commission bien huilée et soigneusement encadrée, tout dérapage aurait été évité… ou du moins, soigneusement enterré.
Valider les résultats via la HCC : La Haute Cour Constitutionnelle, c’est un peu comme un bon arbitre qui sait toujours de quel côté siffler. Avec les bons juges au bon endroit, l’issue du scrutin aurait été prévisible dès le début.
Offrir des cadeaux stratégiques : Parce que la politique, c’est aussi une affaire de générosité, pourquoi ne pas distribuer quelques t-shirts, cuvettes et autres gadgets aux électeurs ? Il n’y a rien de tel qu’un joli cadeau pour inspirer une soudaine conviction politique.
Organiser des spectacles populaires : Un électeur heureux est un électeur conquis ! Avec des concerts grandioses et des artistes spécialement engagés (Jerry Marcoss en tête d’affiche, bien sûr), il aurait été impossible de résister à la fièvre électorale.
Promettre l’impossible : Parce que les électeurs aiment rêver, Richard aurait dû multiplier les promesses les plus extravagantes : « Une autoroute entre Antananarivo et Addis-Abeba », « Une Union Africaine plus forte que l’Union Européenne », « Des élections enfin transparentes ». Peu importe la réalité, seule l’illusion compte.
Bref, à trop vouloir jouer la carte de l’honnêteté et de la transparence, Richard a oublié les fondamentaux qui ont toujours fait élire le camps Radomelina. La prochaine fois, il saura quoi faire. Ou peut-être pas.