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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Banque Mondiale : moralisateur complice

La gazette de la grande île
26/02/20252 minute read
Tant que la Banque mondiale continuera à prêter et à subventionner sans exiger une réelle transparence et des résultats concrets, elle restera complice de l’effondrement de Madagascar

La Banque mondiale vient une fois de plus de dresser un tableau accablant de la situation socio-économique à Madagascar. Selon son dernier rapport, plus de 70 % des Malgaches sont privés d’accès à l’éducation, à la santé et à un logement décent. Près de 70 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté international de 2,15 dollars par jour. Des chiffres alarmants, des constats révoltants, mais surtout, une hypocrisie flagrante.

Car si la Banque mondiale est si bien informée de la misère qui frappe Madagascar, pourquoi continue-t-elle à financer des projets qui, dans les faits, ne font que maintenir le pays dans une spirale d’endettement et de corruption ? Pourquoi accorde-t-elle encore des prêts à un régime notoirement incompétent et prédateur, qui détourne ces fonds à des fins électoralistes et clientélistes ?

Les institutions de Bretton Woods se plaisent à jouer les moralisateurs, à publier des rapports accablants, à rappeler aux dirigeants leurs responsabilités. Mais la réalité est que ces mêmes institutions alimentent, par leur soutien financier, le système qu’elles dénoncent. À quoi bon pointer du doigt la pauvreté si c’est pour continuer à financer un régime qui l’entretient ? À quoi bon parler de « gap de productivité » si les fonds alloués sont gaspillés dans des projets inutiles ou détournés par une élite prédatrice ?

Madagascar ne manque pas de ressources, ni humaines ni naturelles. Ce dont le pays manque cruellement, c’est d’un véritable accompagnement vers un développement autonome, affranchi des chaînes de l’aide conditionnée et des prêts qui ne profitent qu’à une minorité. Tant que la Banque mondiale continuera à prêter et à subventionner sans exiger une réelle transparence et des résultats concrets, elle restera complice de l’effondrement de Madagascar.

Les discours larmoyants et les statistiques ne suffisent plus. La Banque mondiale doit assumer sa part de responsabilité dans la situation catastrophique de Madagascar. Soit elle cesse de financer un régime corrompu, soit elle admet qu’elle participe, sciemment, à la perpétuation de cette tragédie nationale.

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