La Maison-Blanche parle de « Liberation Day », mais pour de nombreux pays pauvres en Afrique comme Madagascar, cette initiative est perçue comme une crise destructrice. En analysant les nouveaux tarifs appliqués à différents pays du monde par les États-Unis, les pays à faibles revenus, qui importent peu de biens américains et entretiennent de faibles déficits commerciaux avec les États-Unis, se retrouvent paradoxalement comme les cibles principales des hausses de droits de douane, avec des tarifs dépassant parfois les 50 %. L’impact de ces augmentations sur les économies de pays comme Madagascar pourrait engendrer une série de crises potentiellement dévastatrices.
Prenons l’exemple de l’accord AGOA , à Madagascar, l’industrie textile, contribuant à 20% de la production nationale. Est une activité à faible niveau technologique, mais elle représente une source d’emplois pour des milliers de Malagasy. Cependant, ces emplois sont souvent mal rémunérés et les conditions de travail y sont difficiles. Bien que ces emplois offrent une amélioration par rapport à d’autres possibilités, leurs rémunérations restent faibles comparées à celles observées dans des pays comme les États-Unis, contribuant à un travail décent. Avec la hausse des tarifs, de nombreuses entreprises locales risquent de se voir obligées de licencier leurs employés. En fin de compte, cette politique protectionniste pourrait entraîner un renversement des gains économiques réalisés jusqu’ici.
Il convient de noter que cette politique néglige l’architecture multilatérale du commerce international, qui repose sur les principes fondamentaux de la non-discrimination et de l’intégration des pays en développement. En privilégiant des actions unilatérales et discriminatoires, les États-Unis semblent mettre de côté ces principes de coopération mondiale, au détriment des nations les plus vulnérables.
La lecture géopolitique de cette politique américaine suggère que plus un pays est vulnérable, plus il peut être ciblé par des taxes sans que cela ait de répercussions internes significatives aux États-Unis. Cette approche paraissait ignorer les conséquences sociales et économiques qu’elle engendre pour les pays les plus fragiles, exacerbant ainsi les inégalités mondiales.