Dans son approche unilatérale du commerce international, le président des États-Unis a cédé le premier. Confronté aux critiques du monde des affaires et de la finance américains, où les craintes de récession commençaient à se faire sentir à travers l’évolution récente de différents indicateurs économiques, le président Donald Trump a reculé. Mercredi, seulement dix jours après ce qu’il avait appelé son « jour de libération », il a suspendu pour 90 jours les droits de douane imposés à certains pays — à l’exception notable de la Chine, du Canada et du Mexique.
Pour rester dans la ligne de sa politique, il a en revanche renforcé les droits de douane sur les produits chinois. Trump a maintenu un tarif de 10 % sur toutes les importations et a considérablement relevé ceux appliqués à la Chine. Les taxes sur les importations chinoises, initialement fixées à 125 %, ont été portées à 145 %, selon les précisions de la Maison-Blanche. En revanche, les droits de douane récemment instaurés contre le Canada et le Mexique — 25 % sur les produits non couverts par l’accord AEUMC négocié par Trump — restent inchangés.
Ainsi, le président Trump a effectivement renoncé à l’ensemble de ses mesures tarifaires prévues pour ce « jour de libération ». Néanmoins, à en juger par les réactions internationales relayées par les médias, les partenaires commerciaux des États-Unis tentent désormais de décrypter une politique commerciale devenue imprévisible, les plaçant dans une position délicate.
Les droits de douane suspendus pourraient-ils être rétablis après 90 jours si aucun accord n’est conclu ? Quoi qu’il en soit, cette pause tarifaire ne constitue en rien un véritable cessez-le-feu dans la guerre commerciale engagée par le président Trump. À la lumière de ses récentes hésitations, notamment concernant le Canada et le Mexique, on peut penser que M. Trump n’a offert qu’un simple report, et non une suspension définitive, de son programme de droits de douane réciproques.
Avec une telle stratégie, le président Trump est en train de garantir à ses partenaires commerciaux une incertitude commerciale extrêmement élevée pour au moins les quatre années à venir.
