Dans nos rues saturées, un phénomène saute aux yeux : les embouteillages monstres frappent systématiquement là où des agents de police sont postés aux intersections. Ce constat amène à se poser une question simple mais capitale : qui sont ces agents censés fluidifier la circulation ?
Quelle qualification ont-ils réellement ? Ont-ils suivi une formation adéquate avant d’être affectés à ces postes stratégiques ? Mieux encore : possèdent-ils seulement un permis de conduire, ou une quelconque connaissance du code de la route, ou bien se contentent-ils de gesticuler au hasard dans un théâtre absurde qui empire la situation ?
La réalité est triste et bien connue de tous : beaucoup de ces agents sont catapultés à ces postes sans véritable préparation. Les formations spécifiques au métier de régulateur de circulation sont rares, sommaires, et surtout largement théoriques. Dans la pratique, la circulation est souvent laissée à l’improvisation personnelle, sans stratégie globale, sans synchronisation, sans compréhension fine des dynamiques de trafic.
Le permis de conduire, censé être un prérequis de base pour toute personne prétendant gérer la circulation automobile, est plus une exception qu’une règle dans leurs rangs.
Mais l’incompétence n’est que la partie visible du problème. Plus inquiétant encore est le réseau d’habitudes installées entre ces agents et certains transporteurs habituels : taxis, bus, transporteurs de sable, de colis… Un système de « paiement pour passer » s’est enraciné au fil des années.
Ce n’est plus la régulation de la circulation qui prime, mais le respect du quota quotidien de pots-de-vin. Un papier irrégulier ? Pas de problème, quelques billets bien placés et la voiture passe. Résultat : intersections bouchées, priorité aux fraudeurs, et chaos total pour les automobilistes lambda.
Dans ce climat, les citoyens honnêtes se retrouvent doublement pénalisés : d’un côté, ils subissent des embouteillages interminables ; de l’autre, ils assistent, impuissants, à l’injustice de voir des contrevenants passer sans contrôle ni sanction.
Pendant ce temps, la ville s’étouffe.
À quand une véritable réforme ? À quand des agents formés, certifiés, responsables et contrôlés dans leur mission première, qui est de servir l’intérêt général et non de remplir leurs poches au détriment de toute une population ?