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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Madagascar : Quand l’hypocrisie du pouvoir dévoile la vérité

La gazette de la grande île
30/04/20253 minute read
L'hypocrisie d'une semaine aura au moins servi à ouvrir les yeux de tous : si on veut, on peut. Mais encore faut-il vouloir. (Image ; POV)

Le 24 avril dernier, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron à Antananarivo, le pouvoir malgache a démontré, malgré lui, une vérité implacable : changer les choses est possible, à condition d’en avoir la volonté.
En moins d’une semaine, les autorités ont accompli ce qu’elles prétendaient irréalisable depuis des années.
Les rues ont été nettoyées, les murs délabrés repeints, l’électricité est miraculeusement devenue stable, et les embouteillages – qui pourrissent la vie quotidienne de milliers de Malgaches – ont été réduits à presque rien.
La capitale a été transformée, comme par magie. Une capitale qu’on disait « impossible à sauver » à cause du manque de moyens, du temps, ou d’une prétendue fatalité.
Mais ce n’était qu’une illusion, soigneusement orchestrée pour masquer la réalité aux yeux du président français. Une hypocrisie monumentale, oui, mais qui a eu le mérite de révéler une chose essentielle : le problème n’a jamais été une question de ressources, mais de volonté politique.
Et la preuve en est cinglante : à peine Macron reparti, le chaos est revenu.
Les embouteillages monstres ont resurgi, les ordures se sont amoncelées à nouveau dans les rues, les commerçants de rue, chassés pour une semaine, ont repris possession des trottoirs.
Pire encore, la Jirama – fière durant quelques jours de son faux miracle électrique – a officiellement annoncé le retour du délestage.
L’illusion est tombée aussi vite qu’elle avait été construite.
En vérité, Madagascar n’est pas condamné à la misère, au recul constant et à la saleté. Ces maux sont entretenus volontairement, par choix, par cynisme.
Car si en une semaine il a été possible de réaliser ce que six années de mandat n’ont pas réussi à accomplir, alors il est clair que ce n’est ni la pauvreté du pays ni la complexité des défis qui expliquent notre stagnation, mais bien l’absence totale de volonté d’agir.
La mascarade de la visite officielle a exposé sans détour ce que beaucoup ressentaient déjà :
nos dirigeants savent parfaitement comment améliorer le quotidien des Malgaches.
Ils choisissent simplement de ne pas le faire.
Aujourd’hui, le peuple n’est plus dupe.
La pauvreté, la saleté, le délestage, les bouchons interminables ne sont pas des fatalités naturelles. Ce sont les conséquences directes d’un système qui a fait le choix d’abandonner le pays pour privilégier l’enrichissement d’une poignée.
L’hypocrisie d’une semaine aura au moins servi à ouvrir les yeux de tous : si on veut, on peut. Mais encore faut-il vouloir.

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